Gouzeaucourt - La Calme Trompeur
Comme sans intention, comme sans importance
Ont semblé ces lignes méridionales quand dans la pâleur
De l’hiver mourant
Les premiers nous allions là!
L’herbe mince ondulant dans le vent les a approchés,
Non loin des rouges ont simulés la survie,
Beaux moqueurs, quand nous
Prîmes la relève.
Cela semblait des vacances de guerre, quoique à des tempes connus
Des rafales de flames et d’acier tintant sont descendu
Sur le chemin dénudé, voulez vous
Imaginer la mort là
La neige ou la gelee blanche faisait un silence solennel,
L’obscurité bleuâtre enveloppait dans une dangereuse sécurité:
Vieilles pensées bien ancrées
Vivantes tranchées!.
Ils y étaient, mes chaers, lorsque je suis parti,
Rare un plus grand traître jamais! Là, aussi,
Bon nombre d’entre vous ont bientôt payé
Cette fausse douceur.
Published in “Undertones of War” Edmund Blunden 1928
Translation courtesy of Lucien Defawe.
In Contribution à l’histoire du village de Gouzeaucourt.
Edmund Blunden 1896 – 1974
Gouzeaucourt – Le calme trompeur
Le poème original fut écrit à la main en février 1918 lorsque Blunden était en garnison pas loin de Gouzeaucourt dans le Bois Gauche, à ce moment-là sur le front – l’armée allemande se trouvant à quelques centaines de mètres à Villers-Guislain. Le poème est rédigé au verso d’une feuille de papier à lettres officiel du gouvernement de Nouvelle-Zélande, dont le chiffre est visible à l’envers en haut.
« Le calme trompeur » signifie le retrait de Blunden des événements à Passchendaele, où il avait servi peu avant, jusqu’au calme relatif de Gouzeaucourt. « Calme » pendant ces semaines et « trompeur » parce que, bien que tout fût tranquille et paisible, le front n’était qu’à un kilomètre de là, et on attendait une attaque allemande à n’importe quel moment. Cependant, celle-ci n’arriva que le 21 mars 1918, quelques jours seulement après la rentrée de Blunden en Angleterre en permission de repos. Gouzeaucourt tomba sous les mains des Allemands le lendemain, le 22 mars 1918.
Blunden a servi sur le front occidental de 1916 à 1918 sans interruption, le plus longtemps de tous les poètes de guerre. Il s’est battu à la Somme, à Ypres et à Passchendaele , à toutes les batailles les plus sanglantes de la première guerre mondiale. Quoique gazé, il n’a pas été blessé physiquement, ce qu’il imputait à sa petite taille, expliquant plus tard qu’il présentait à l’ennemi un cible difficile.
Sa longue carrière postérieure comme poète, journaliste, critique littéraire et professeur de faculté fut assombrie par ses expériences pendant la guerre. Ayant reçu la Croix Militaire pendant la guerre, il fut nommé plus tard CBE et fut accordé la médaille d’or de poésie de la reine.